Satellite et fibre optique, état des lieux de l’Internet à Madagascar

Le 12 juin 2010
Satellite et fibre optique, état des lieux de l’Internet à Madagascar
Entre les annonces successives de la mise en place des infrastructures EASSY et LION par les opérateurs Telma et Orange, on vient souvent à se demander les avantages réels de cette technologie par rapport à la connexion au réseau global qui a prévalu depuis le début de l’ère Internet à Madagascar. En plus de la baisse globale du coût d’exploitation des infrastructures, les utilisateurs finaux sont en droit d’attendre une amélioration qualitative considérable.

De l’accès satellite à la fibre optique : des étapes encore à accomplir

Du début de l’Internet à Madagascar en 1995 jusqu’à l’année dernière, la connexion entre le réseau malgache et le reste du monde se faisait uniquement par voie satellitaire, tant pour DTS (Data Telecom Service) que pour Gulfsat. L’antenne parabolique principale de DTS, qui a lancé la marque Moov, se trouve à Arivonimamo et celle de Gulfsat, qui possède la marque Blueline est sise au niveau de la route Digue vers Ivato. Le principal problème posé par les connexions satellite est la location obligatoire d’une bande passante, dont le prix est extrêmement élevé. Par ailleurs, la qualité de l’accès au réseau global est liée à la météo, bien que les paraboles en bande C utilisées soient moins sensibles aux orages que les satellites Ku. Cette connexion satellite constitue un véritable goulot d’étranglement et il est encore impossible de bénéficier des services multimédia en ligne en provenance de l’étranger. Il faut savoir que la bande passante actuelle de DTS ou de Gulfsat n'excède pas 300 Mo/s par opérateur, loin des besoins actuels et futurs.

Dans un premier temps, Telma (société sœur de Moov), en partenariat avec l’Etat malgache et des groupements économiques, a mis en place dans la première phase d’équipement de Madagascar en connexion fibre optique le backbone national, un réseau parcourant les grands axes routiers qui ont permis d’augmenter considérablement la bande passante entre les grandes villes, dont notamment Antananarivo, Toamasina, Toliara et Mahajanga. C’est ainsi que Telma a pu retransmettre en direct la finale du championnat de Madagascar de football en 2009. Mais la principale sortie internationale de DTS est encore à ce jour la connexion satellite d’Arivonimamo, le câble du projet EASSy n’étant pas encore entièrement opérationnel. Seul Orange, avec son projet LION, a déjà réussi à se connecter en fibre optique, mais les retombées au niveau des clients tardent à venir.

Fibre optique : l’espoir d’une connexion à haut débit réel

La fibre optique offre l’avantage majeur d’offrir une bande passante large, de l’ordre du Téraoctets, sans atteindre une facture mirobolante, puisque l’infrastructure est dédiée et non dépendante d’une société tierce à l’étranger. La fibre optique achemine par ailleurs les informations sur de grandes distances, en milliers de kilomètres, sans détérioration ni perte majeure, étant donné que le porteur d’information est la lumière acheminée par les fils de verre protégés par une gaine. Lors de l’arrivée du câble LION à Tamatave, les premiers tests ont été très concluants, mais à ce jour, aucune offre d’Orange ne peut encore rivaliser avec les offres maghrébines, où des pays comme la Tunisie ou le Maroc sont des concurrents directs de Madagascar dans l’outsourcing.

2010 semble être le renouveau, voire même la révolution de l’Internet malgache avec le lancement effectif du câble EASSy. Ce sont les sociétés d’outsourcing qui en attendent le plus, puisque aujourd’hui, le coût d’un débit de connexion garanti se paie à coup de centaines de milliers d’Ariary, très pénalisant pour les entreprises, dont notamment les SSII qui nécessitent un échange de volume de données important entre les prestataires et les clients, souvent localisés en Europe. L’action conjointe de l’EASSy et du LION, associée à la règle de la concurrence transparente entre les deux sociétés majeures Telma et Orange augure une baisse considérable des coûts à court ou moyen terme. Actuellement, une simple connexion ADSL pour les particuliers coûte 187.000 Ar mensuels (près de 70 euros) chez Moov, et une connexion Wimax Freedsl coûte 109.000 Ar par mois (près de 40 euros) chez Blueline.
SSD
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