Les cybercafés à Madagascar : honneur à l’autodidaxie et au progrès

Le 15 mai 2009
Les cybercafés à Madagascar : honneur à l’autodidaxie et au progrès
La prolifération des cybercafés dans la Grande Ile est un phénomène récent. En effet, la connexion ADSL a été mise en service à partir de 2000. Durant deux ou trois ans, la navigation sur Internet était le privilège de l’élite à Madagascar.

 

Voyant le succès des cybercafés en Europe ainsi que dans les Iles voisines de Madagascar, les entrepreneurs malgaches décident de se lancer dans cette activité lucrative. En plus d’une bonne étude de marché, divers paramètres devaient être pris en compte à savoir le budget pour l’achat du matériel nécessaire, l’accès à l’électricité et l’abonnement chez les FAI. Malgré les difficultés, les premiers cybercafés ont vu le jour dans la capitale. Le tarif était encore assez élevé et la connexion aléatoire.

D’un pas timide, les tananariviens se sont mis à explorer l’univers du Net. Les gens qui ont suivi une formation en informatique sont les premiers à avoir franchi le seuil des cybercafés. Animée par la curiosité, la grande majorité a suivi le pas. La serviabilité des animateurs des cybercafés et leur assistance sans faille ont permis aux gens de se familiariser rapidement avec Internet.

Aux environs de l’année 2005, les cybercafés ont fleuri dans la capitale. La connexion haut débit commençait à faire fureur et les coûts ont commencé à diminuer jusqu’à 15Ar la minute. Les cybercafés se sont même implantés dans les provinces : Fianarantsoa et Tuléar dans le Sud, Antsiranana au Nord, Tamatave à l’Est et Majunga à l’Ouest. Seulement, les tarifs sont élevés dans les provinces et la connexion reste lente même aujourd’hui.

Les jeunes sont les meilleurs clients des cybercafés. Sans avoir suivi de formation en informatique et Internet, ils naviguent habilement sur la toile. Les élèves révisent en ligne et font des recherches pour leurs exposés scolaires. Les autres internautes se servent de la toile par nécessité ou par simple plaisir.

Surfer sur Internet n’est plus un luxe réservé à la haute société. Tout le monde, avec un minimum d’éducation, peut jouir de cette technologie. Actuellement, plus de 20% de la population tananarivienne se connecte régulièrement sur Internet. Ce chiffre est certes moindre par rapport à celui de l’Ile Maurice ou de la Réunion, seulement la passion pour Internet est grandissante à Madagascar. Le chiffre évoqué antérieurement connaît une hausse progressive au fil du temps.

En ce qui concerne la recette journalière, les cybercafés de la capitale amassent entre 30.000 et 60.000 Ar voire plus dans la journée. Cette recette est plus ou moins maintenue même en période de crise. Les cybercafés ont toutefois connu leur lot de souffrance en 2008 où le délestage, les privant d’électricité, était long et répétitif. Malgré ce désagrément, le marché ne cesse de fleurir. Les cybercafés gagnent en nombre dans toute l’Ile.

Les malgaches qui vivent dans les zones désenclavées n’ont cependant pas le privilège de profiter de la technologie Internet. Le Back-Bone national ainsi que le câble sous-marin Lion d’Orange Madagascar ne tarderont pas à résoudre ce petit souci. Grâce à ces nouvelles technologies, la connexion sera plus rapide et les tarifs plus bas. Par ailleurs, les ingénieurs malgaches compétents sont de plus en plus nombreux. Ils pourront orienter leurs projets professionnels vers la vulgarisation de l’informatique et d’Internet dans les zones repoussées de l’Ile.


Angelin ANDRIAMIHAJA

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